Les experts graphologues commis par le juge d'instruction : l'art de nuire par l'affirmation subjective
L'accusation ne repose en définitive que sur des allégations fumeuses ou confuses quand elles ne sont pas inexactes, allégations présentées comme des affirmations péremptoires, sans qu'il ne soit de plus établi un quelconque lien entre elles.
DEUX EXPERTISES SUBJECTIVES QUI JOUENT DE CONFUSION
Sur le colis figure une adresse manuscrite :
Le juge d'instruction a décidé que M. Massé était l'auteur du colis avant même d'avoir entrepris la moindre investigation ou fait la moindre vérification et par conséquent
n'enquête qu'à charge.
Il se garde bien de rechercher l'auteur de la mention manuscrite et de soumettre à comparaison les écritures des différents protagonistes de l'affaire.
Il a décidé – sans que nul ne puisse le contredire – qu'on ne comparerait que l'écriture de M. Massé à celle de l'adresse inscrite sur le colis, pas celle des autres.
Dans ce but, il commet un premier duo d'experts, MM. Rouger et Laborie.
Leurs conclusions sont les suivantes :
Autrement dit : ils prétendent déceler quelques ressemblances sans détailler véritablement lesquelles mais aussi des différences, comment donc s'y retrouver ?
On ne peut pas vraiment conclure énoncent-ils car ils n'ont pas assez de technique pour comparer des écritures réalisées « dans des conditions physiques différentes » au feutre avec des écritures réalisées au stylo.
Mais malgré tout, ils veulent bien faire plaisir au juge et contribuer à pousser M. Massé dans le précipice d'une condamnation à perpétuité – ce qu'il risque – et dire que le « lemme de la réalisation » de l'écriture serait la sienne de façon « probable ».
Autrement dit : c'est un peu lui, mais ce n'est pas lui non plus.
En réalité tout cela ne relève que de l'arbitraire et de l'hypothèse car l'affirmation finale ne provient en fait que d'une appréciation subjective.
Le second duo d'expert Buisson & Debar est plus expéditif, puisque leur rapport se contente de singer bêtement le premier pour conclure ainsi :
Autrement dit : quand il y a des différences, c'est que l'écriture est travestie
« ralentie et artificielle », ce qui permet à ces experts graphologues d'énoncer tout ce qu'ils veulent sans risque d'être contredits, sans surtout expliquer à quel moment l'écriture n'est plus travestie ni artificielle, ce qui permettrait une comparaison utile.
UNE TROISIÈME EXPERTISE INNOCENTE M. MASSÉ : ON COUVRE L'EXPERT D'INSULTES LORS DU PROCÈS POUR EMPÊCHER SON AUTEUR DE DÉVELOPPER SES ARGUMENTS DEVANT LES JURÉS
Signe que les charges que l'on oppose à M. Massé sont inexistantes, l'avocat des parties civiles Simon Cohen attaquera lors du procès d'appel le troisième expert appelé par la défense avec une violence exacerbée, en le couvrant d'insultes afin de l'empêcher à toute force de développer une démonstration qu'il devait craindre.
Le président des assises n'interviendra pas pour le faire cesser et permettre à ce troisième expert d'exposer ses arguments devant les jurés, mais l'on sait qu'il est partial puisqu'il a instruit des enquêtes à charge avant de présider en violation de tous les principes.
De façon plus intrigante, les avocats de la défense n'interviendront pas non plus et ne feront rien pour que les jurés puissent entendre une autre démonstration qu'ils ont pourtant diligentée dans l'intérêt de leur client et que voici :
