LE COMITE DE SOUTIEN A BRUNO JOUSHOMME - CSBJ
Présidé par Jean-Marie ROUART
Ca suffit !! Avec l’affaire d’Outreau qui succède à d’autres? maintenant tout le monde sait ce que sont les méthodes des gardes à vue et des instructions à charge quand la chaîne judiciaire a besoin d’un coupable. Ce contexte permet de mieux comprendre ce que crie Bruno Joushomme, l’innocent gênant, depuis plus de 20 ans. Accusé à tort d’avoir tué son épouse dans un accident de voiture, il a été condamné à perpétuité après 14 années de dysfonctionnements judiciaires. Depuis toujours il crie son innocence. Il déclare : « je suis une banale victime d’un détournement d’héritage orchestré par la famille de celle qui a voulu la déshériter en m’ épousant et surtout en consacrant toute son énergie et ses biens à un projet de foyer d’enfants en péril, à l’époque de la grande famine en Ethiopie. (souvenez-vous, on était porté par un grandiose élan humanitaire pour sauver un peuple moribond. Avec Evelyne, nous voulions agir, à notre manière.) La garde à vue que j’ai subie a bel et bien été tristement comparable à celles que les « acquittés d’Outreau », et bien d’autres, ont décrite. Ma garde à vue n’a été que la fabrication du coupable nécessaire, à grands coups de baffes, d’humiliations, de menaces et surtout de chantages. L’inspecteur de police Léthier m’a carrément dit qu’il détenait la preuve de ma « culpabilité » en me brandissant un rapport d’expertise sciemment tronqué, montrant la marque d’un étranglement ?. qui était en réalité, la trace faite par le premier médecin légiste, pour les besoins de l’autopsie ! Ce policier a franchi « la ligne blanche » sans aucun scrupule. « La fin justifie les moyens »? Les policiers m’ont fait comprendre que je n’étais plus un homme mais un condamné en devenir ? ! Le pire c’est que je percevais qu’ils se sentaient s?rs de leur « bon droit » ! Comme si ce qu’ils me faisaient subir était légitime ! Ils ont commencé par m’attacher au radiateur puis à une chaise, me traitant de petite salope, de « crevure » ? et surtout usant du chantage : « de toute façons, tu vas plonger. Mais, si tu n’avoues pas, on va charger ta mère et elle tombera pour complicité. Elle va en prendre pour sept ans au moins si tu continues à nier ! »
L’inspecteur Léthier a été vexé par son échec à me faire avouer ce que je n’avais pas fait. Ses méthodes me stupéfiaient ? et quand je me suis permis de lui dire qu’il outrepassait ses droits, il
m’a dit « tu parles de droits ? on va te le faire payer, ton arrogance ! » et il a ajouté « on va te tailler un costume ! » D’autres policiers se sont alors éloignés de moi puis ils m’ont annoncé qu’ils se chargeraient de faire le portrait de l’homme odieux quand ils feraient leur rapport et quand ils parleraient de moi.
Et ils l’ont fait ! j’ai même pu lire dans un journal comment l’inspecteur m’a décrit «il était vautré dans un fauteuil. Il me racontait des sornettes avec le plus grand aplomb ». Les acquittés d’Outreau savent, eux, qu’on n’a pas l’occasion de se vautrer dans un fauteuil pendant la garde à vue !! On voit que pour eux, la vérité n’est que « sornette » !! Ce n’est pas ce qu’ils recherchent. 20 ans après, je reste marqué par ce cauchemar qui ne finira jamais. Déshabillé, sans avoir dormi ni mangé ni bu, giflé, humilié, je leur disais la vérité. Mais cette vérité, ni l’inspecteur Laithier ni ses confrères, tous solidaires, n’ont voulu l’entendre. Seul comptait l’aveu ! aucune place pour la vérité pourtant si facile à vérifier mais ce n’était pas celle qui convenait à ma belle-famille. Déshéritée par ma femme, elle avait d’un besoin que je devienne un « assassin » pour récupérer son héritage. Je suis passé par tout ce que les innocents d’Outreau ont vécu, depuis la garde à vue jusqu’à la condamnation ? à perpétuité ! en passant par les dysfonctionnements de l’instruction, les expertises conformes à ce qu’attendait l’accusation, l’éclatement de ma famille, la perte de mon enfant, la prison où je purge une peine qui n’est pas la mienne ? Combien d’Outreau, de Dils, d’Omar Raddad, de Seznec? faudra-t-il encore pour que cela change ? Le dégâts des « erreurs » (fautes) judiciaires sont lamentables, l’actualité le montre encore avec les acquittés d’Outreau.
L’incapacité de la justice à traiter mon l’affaire a détruit ma cellule familiale. Mon ex-épouse, à la naissance de notre enfant, n’a pas supporté l’incertitude qui pesait sur nous. Elle m’a « jeté » et a pris mon fils (la dernière fois que je l’ai vu, il avait 18 mois) elle a utilisé l’affaire pénale pour demander au procureur de la République une condamnation pouvant « seule me permettre d’obtenir un divorce nous permettant, mon fils et moi de construire une vie normale » ! et elle ne m’a pas chargé mais ECRASE au procès à force de mensonges ignominieux. Ses allégations mensongères, elle les a faites parvenir auprès des magistrats de la cour à mon insu, me faisant victime d’un procès inéquitable. La justice a saisi le prétexte pour clore l’affaire. Je crains pour mon fils (11 ans aujourd’hui. Quelle image sa mère a-t-elle donné de moi ? Comment pourra?t-il réagir quand il apprendra que sa mère lui a menti et l’a amputé de l’amour de son père pendant toute son enfance ? » Ce message a été recueilli par le Comité de soutien à Bruno Joushomme. Bruno Joushomme, l’innocent gênant, est en attente de la décision de la Commission de révision auprès de laquelle son avocat, maître Florand, a déposé une requête en septembre 2005.
Bruno Joushomme 11034 U C 434 Maison centrale 17 rue de l’Abbaye 78300 Poissy Janvier 2006
Son site Internet :
http://www.bruno-joushomme.org/